Benoît Biteau

La race bovine Maraîchine

Rustique, mixte (laitière, produisant une viande de grande qualité, robuste animal de traction), elle valorise de façon optimale les prairies de la façade Atlantique. Oubliée aujourd’hui des producteurs laitiers, elle est pourtant à l’origine de la prestigieuse AOC « beurre Charentes – Poitou ». Si elle est unanimement reconnue aujourd’hui pour ses qualités bouchères, elle doit encore reconquérir ses lettres de noblesse dans la filière laitière.

La chèvre Poitevine

Pilier de l’économie agricole Picto-Charentaise, elle est à l’origine de la réputation du fromage de chèvre de cette région. Si elle a failli disparaître à la fin des années 20, en raison d’une épizootie de fièvre aphteuse, elle n’en a pas pour autant perdu les caractéristiques particulières de son lait à l’origine de la réputation de cet exceptionnel fromage. Lorsque les « anciens » d’aujourd’hui consomment ce fromage, ils se rappellent le fromage préparé par leur grand-mère. Un hasard ? Non ! Des travaux scientifiques de l’INRA (G. Ricordeau) expliquent les particularités du patrimoine génétique de cette race et de son fromage atypique.

La Marans

Réputée dans le monde entier pour la qualité de ses œufs à la couleur extra rousse, mais aussi pour leur taille et l’épaisseur de la coquille permettant une meilleure conservation, la Marans est une poule née sur le port de Marans en Charente-Maritime.

Si ces caractéristiques sont permises par une génétique propre à la Marans, elles ne s’extériorisent que si les conditions d’élevage restent fermières. En effet, la coloration de l’œuf n’est possible que si l’œuf est refroidi sous la poule dans un nid de paille. L’œuf extra roux de Marans véhicule donc une génétique patrimoniale locale, mais aussi des conditions d’élevage artisanales, fermières et responsables. Elle est également mixte et donc, excellent poulet de chair.

Le cheval de trait Poitevin Mulassier

La population actuelle a été obtenue à partir de chevaux élevés dans le Marais poitevin. Ils ont été croisés avec des chevaux brabançons et frisons qui accompagnaient les ingénieurs hollandais venus mettre en valeur le marais en 1599 à la demande du roi Henry IV. Le cheval Poitevin porte en lui l’influence de son terroir d’origine : une terre argileuse, dure en été, gorgée d’eau l’hiver, des conditions difficiles qui ont favorisé le développement de la rusticité de ce cheval robuste. Le cheval de trait Poitevin a révélé d’autres qualités que sa rusticité et sa robustesse. Les juments présentent la faculté de pouvoir s’accoupler avec une autre race : le Baudet du Poitou. De cette union contre-nature naît un hybride qui vaut de l’or : l’exceptionnelle Mule Poitevine.

Le Baudet du Poitou

Le Baudet du Poitou est connu dans le monde entier. Il est considéré comme la race d’âne la plus ancienne, la plus grande et la plus originale. Ses origines pourraient remonter à l’époque gauloise. Pendant des siècles, le Baudet du Poitou a été élevé uniquement pour ses qualités de reproducteur. Le principal objectif poursuivi par les éleveurs poitevins était de faire naître des mules. Le Baudet du Poitou est donc un des rares ânes à n’avoir jamais été utilisé pour le travail. A la fin des années 1970, on recense une cinquantaine de Baudets seulement. Sa disparition est imminente si rien n’est fait pour sa sauvegarde. Depuis 25 ans l’action de sauvegarde a fait significativement reculer les risques de disparition de la race. Désormais on peut envisager sereinement la poursuite des efforts accomplis en faveur du sympathique Baudet du Poitou.

La mule Poitevine

La mule Poitevine a hérité de la robustesse et de la puissance de la jument. Elle a hérité de la rusticité, la sobriété, la sûreté de son pied, l’endurance et la longévité du Baudet du Poitou. La mule est donc un formidable animal de traction. La mécanisation avait anéanti la production mulassière, et par voie de conséquence entraîné la baisse des effectifs du cheval de trait Poitevin Mulassier et du Baudet du Poitou. Pourtant, aujourd’hui, on peut voir un regain d’intérêt pour la filière mulassière.